Si vous aimez le contact avec la clientèle et les véhicules de luxe, vous pourriez peut-être devenir chauffeur de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur). En France comme dans les autres pays, cette activité est en pleine expansion. En effet, vous êtes nombreux à vous lancer comme chauffeur de VTC sous le statut simplifié de l’auto-entreprise.

Quelles démarches entreprendre pour devenir chauffeur VTC auto-entrepreneur ? Quelles sont les conditions pour exercer cette activité sous le statut de la micro-entreprise ? Nous répondons à toutes vos questions dans cet article.

Le métier de chauffeur de VTC

Le métier de chauffeur de VTC est différent de celui de chauffeur de taxi. Être chauffeur de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur), c’est avoir pour mission de transporter les passagers d’un point de départ à une destination définie avant le début de la course.

Si vous souhaitez devenir chauffeur de VTC, vous devez respecter les obligations suivantes :

  • Effectuer des courses réservées à l’avance Ne récupérer aucun client sur la voie publique comme le font les taxis
  • Un mini-contrat pour chaque réservation dans lequel sont définis les détails de la course, vos coordonnées et les coordonnées du client
  • Calculer vos tarifs en fonction de la durée de la course et de la distance parcourue
  • Ne pas stationner sur la voie publique en attendant une prochaine course
  • Obligation de stationner dans un garage privé ou dans un parking lorsque vous n’avez pas de client
  • Ne pas avoir été condamné pour des délits comme le vol, l’abus de confiance ou tout autre délit relatif au Code de la route

Par ailleurs, il est utile de souligner que selon la réglementation, les chauffeurs de VTC n’ont pas le droit d’avoir recours à la maraude électronique, soit la pratique permettant de voir par géolocalisation les chauffeurs disponibles à proximité. Or, cela est en contradiction avec les pratiques des chauffeurs VTC. Ce sujet est toujours en discussion.

Être chauffeur VTC, c’est proposer un service haut de gamme

Si vos clients font appel à vous pour leurs courses, c’est parce qu’ils s’attendent à un service haut de gamme. C’est d’ailleurs tout l’intérêt d’une prestation VTC. Vous devez vous assurer d’avoir une tenue professionnelle et de mettre en place un cadre agréable. Concrètement, vous devez vous plier aux exigences du client, et éteindre la radio s’il le demande, et engager la conversation seulement s’il en exprime le souhait.

Après, ce qui fait aussi toute la différence avec les taxis, c’est qu’en tant que chauffeur VTC, vous devez aussi accorder à vos clients de petites attentions, comme la mise à disposition d’une bouteille d’eau, par exemple.

Sans oublier le véhicule qui doit être haut de gamme et obligatoirement présenter certaines caractéristiques, notamment :

  • Être d’au moins 1,70 m de largeur et 4,5 m de long
  • Moins de 6 ans (sauf s’il s’agit d’une location)
  • Disposer d’un moteur puissant d’au moins 84 kW (sauf pour les véhicules hybrides ou électriques)
  • Avoir entre 4 et 9 places, et 4 portes minimum

Quelles obligations pour le chauffeur VTC ?

Pour devenir chauffeur VTC, vous devez obligatoirement respecter les conditions suivantes :

  • Avoir le permis de conduire depuis plus de 3 ans
  • Disposer d’une attestation d’aptitude physique délivrée par la préfecture
  • Réussir un examen ou justifier d’une expérience récente d’au moins 1 an dans le transport de personnes

Quant à l’examen de VTC, il se compose de deux parties : une épreuve d’admissibilité et d’une épreuve d’admission si l’admissibilité est réussie. Même s’il n’est pas obligatoire de suivre une formation pour réussir l’examen, il est vivement conseillé de le faire. Vous pouvez vous rapprocher de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat pour en savoir plus sur les centres de formation dans votre région.

Généralement, la première partie de l’examen se compose de 7 épreuves durant lesquelles vous devrez répondre à des questions (QCM et questions à réponses courtes) :

  1. Sécurité routière
  2. Réglementation du transport public
  3. Gestion de l’entreprise
  4. Compréhension et expression en français
  5. Compréhension et expression en anglais
  6. Développement commercial
  7. Réglementation nationale spécifique à l’activité de taxi

Tous les 5 ans, vous devrez suivre un nouveau cycle de formation. Celui-ci est d’une durée de 14 heures et sert à actualiser vos connaissances sur la sécurité routière et sur la réglementation qui encadre votre métier de chauffeur VTC. La formation est proposée par les centres de formation agréés.

Chauffeur VTC : faut-il souscrire des assurances ?

Vous devez obligatoirement souscrire certaines assurances comme l’assurance de responsabilité civile professionnelle et l’assurance auto professionnelle si vous souhaitez vous lancer comme auto-entrepreneur chauffeur VTC.

En effet, ce métier fait partie des métiers réglementés qui exige la souscription de ces assurances, car en tant que chauffeur, vous êtes particulièrement exposé à des accidents. La RC Pro vous permet d’exercer votre métier en toute tranquillité, car elle couvre votre responsabilité en cas de problème. Elle permet de couvrir les dommages corporels, matériels et immatériels causés aux tiers.

L’autre assurance que vous devez obligatoirement souscrire est l’assurance auto. Le contrat doit être adapté à votre activité et à votre véhicule. Vous aurez le choix entre l’assurance auto au tiers, l’assurance auto au tiers plus et l’assurance auto tous risques.

Notez par ailleurs que l’assurance au tiers couvre seulement votre responsabilité civile. La formule la plus protectrice reste l’assurance tous risques qui couvre les dommages corporels du conducteur, les dommages causés aux tiers et les dommages causés au véhicule dans le cadre d’un accident.

Bon à savoir : au moment de vous inscrire au registre des exploitants de VTC, vous devez obligatoirement produire vos attestations d’assurance.

Le statut de micro-entrepreneur et le chauffeur de VTC

Vous êtes nombreux a opter pour le statut de micro-entrepreneur pour devenir chauffeur VTC car c’est un statut qui offre de nombreux avantages. D’abord, la création d’une micro-entreprise se fait très facilement et très rapidement. Si vous souhaitez vous lancer comme chauffeur VTC auto-entrepreneur, vous devez simplement déclarer votre activité en ligne. Aucun statut à rédiger et aucun frais n’est appliqué au moment de la déclaration de la micro-entreprise.

En fait, le statut d’auto-entrepreneur est particulièrement adapté aux activités du chauffeur VTC. Les charges sociales dépendent du montant du chiffre d’affaires, et représentent 22 % de ce chiffre. Si vous avez droit à l’ACRE (l’aide accordée aux demandeurs d’emploi), ce pourcentage sera réduit. Concrètement, même si vous ne gênerez pas de chiffre d’affaires important au début de l’activité, vous n’aurez pas beaucoup de charges sociales à payer.

On note également que le statut fiscal du chauffeur VTC en micro-entreprise est avantageux, car l’imposition dépend du chiffre d’affaires réel. En d’autres termes, si vous ne générez pas de revenus, vous ne payez pas d’impôts. En fait, ce statut est parfait pour les activités occasionnelles et peut être dans votre intérêt si vous combinez l’activité de chauffeur VTC avec une autre activité principale. À savoir, toutefois, que si vous générez plus de 72 500 euros par an, votre statut fiscal change et vous perdez la franchise en base de TVA.

Il est aussi important de tenir compte des inconvénients du statut d’auto-entrepreneur VTC. Le premier inconvénient de ce statut est qu’il ne vous permet pas de déduire de frais professionnels. Cela, parce que les cotisations sociales dépendent du chiffre d’affaires et non des bénéfices. Cela peut être un désagrément sachant que l’activité de chauffeur VTC engendre des frais professionnels importants, notamment pour les assurances, l’essence et les coûts d’entretien du véhicule.

Enfin, notez également que lors de l’inscription au registre des exploitants de VTC, on vous demandera une attestation de capacité financière, sauf si vous êtes propriétaire du véhicule ou que le véhicule fasse l’objet d’une location supérieure à 6 mois. Cette attestation vous permet de justifier qu’une somme de 1500 euros est disponible sur le compte de votre micro-entreprise.

Les démarches pour devenir chauffeur VTC micro-entrepreneur

La création de la micro-entreprise se fait en plusieurs étapes :

1. L’obtention de la carte professionnelle

La première étape est d’obtenir une carte professionnelle. Ce n’est qu’après l’obtention de l la carte que vous pourrez créer votre auto-entreprise. Pour demander la carte, vous devez envoyer un courrier à votre préfecture. Si vous remplissez toutes les conditions pour vous lancer dans cette activité, vous recevez votre carte dans un délai de 3 mois maximum. Celle-ci sera valide pour 5 ans.

2. La création de la micro-entreprise

Une fois que vous aurez votre carte professionnelle, vous pourrez commencer les démarches pour créer votre micro-entreprise. Vous obtiendrez un numéro de SIRET et vous devrez vous immatriculer auprès du répertoire des métiers. À noter qu’il est obligatoire de fournir une copie de la carte professionnelle lors de la demande.

3. L’inscription au registre des VTC

L’autre étape consiste à s’inscrire au registre des VTC. Cela se fait très facilement en ligne. Vous devrez fournir une attestation de votre assurance de responsabilité civile professionnelle, une copie de votre carte professionnelle, une copie de la carte grise du véhicule, un extrait d’immatriculation D1, et une attestation de capacité financière.

4. Demander l’impression des vignettes

Enfin, il ne vous restera plus qu’à vous rendre sur votre espace personnel du registre des exploitants VTC pour demander l’impression de vos vignettes. Ce sont des autocollants qui font figurer votre numéro d’inscription au registre des VTC et le numéro d’immatriculation. Ceux-ci doivent obligatoirement être apposés à l’avant et à l’arrière du véhicule.

Le cas du chauffeur de taxi qui souhaite devenir auto-entrepreneur VTC

Les chauffeurs de taxi peuvent devenir auto-entrepreneurs VTC. Les démarches vont dépendre de votre statut actuel, si vous êtes salarié, chauffeur de taxi locataire ou si vous exercez comme chauffeur de taxi sous le statut d’artisan.

  • Si vous êtes chauffeur de taxi salarié, vous devrez démissionner, rendre votre carte professionnelle à la préfecture et suivre le Stage de Préparation à l’Installation (SPI).
  • Si vous êtes chauffeur de taxi locataire, vous devrez nécessairement attendre la fin de votre contrat de louage pour rendre votre carte professionnelle et suivre le SPI.
  • Si vous êtes chauffeur de taxi au statut d’artisan, vous devrez quitter ce statut d’artisan, rendre votre carte professionnelle, revendre votre licence de taxi et suivre le SPI, sachant que le stage n’est pas nécessaire si vous êtes artisan depuis plus de 3 ans.

En conclusion

Comme nous avons pu le voir, le statut de micro-entrepreneur est particulièrement adapté à l’activité de chauffeur VTC. Si vous aimez effectuer des courses et si cela ne vous dérange pas de faire des transferts vers ou depuis les gares, les aéroports et les hôtels, ce métier est peut-être fait pour vous. De même si vous souhaitez gérer vous-même votre emploi du temps, et ainsi éviter de travailler la nuit, le week-end et les jours fériés. Sous le statut de l’auto-entrepreneur, vous organisez vous-même vos courses et gérez de manière indépendante vos contrats.

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