Entretenir des sépultures est un métier qui peut surprendre de prime abord.

Pourtant, le secteur funéraire est en plein essor.

Avant de se lancer, il est essentiel de bien comprendre cette profession.

Puis de faire le point sur les démarches administratives obligatoires, telles que la création de son statut.

Micro-entrepreneur est un statut qui s’y prête bien pour débuter dans cette activité.

Entretien de sépultures, un métier en plein développement

Les services municipaux assurent l’entretien général des cimetières, mais ils ne sont pas responsables des tombes. En l’absence d’un entretien régulier, les tombes peuvent se détériorer. De nos jours, de nombreuses familles sont éloignées géographiquement de leurs défunts et ne peuvent pas se rendre fréquemment sur leur tombe.

Dans certains cas, les proches sont trop âgés pour effectuer l’entretien qui demande une certaine forme physique. D’autres personnes sont trop affectées par un décès pour se rendre au cimetière. C’est dans ces situations que les agents d’entretien de sépulture interviennent, offrant toute une gamme de services. Parfois, les municipalités les engagent elles aussi pour assurer l’entretien des monuments aux morts.

Le métier d’agent d’entretien des sépultures, ou autrement dit du “nettoyage de tombes”, est bien plus varié qu’on ne l’imagine. Il ne s’agit pas simplement de changer l’eau des fleurs. Les missions les plus courantes sont, bien sûr, de balayer la sépulture et de remplacer les fleurs fanées par de nouvelles. Elles s’étendent toutefois à la remise en état des sépultures abîmées, au changement des joints, à la dorure des lettres effacées…

De plus, c’est un métier qui demande des compétences diverses en gestion d’entreprise, de la communication à la comptabilité. S’exerçant souvent seul, le statut idéal est celui d’auto-entrepreneur.

Créer une micro-entreprise d’entretien de sépultures

La micro-entreprise est un statut idéal pour se lancer dans l’entretien de sépultures si l’on souhaite travailler seul. En effet, un micro-entrepreneur ne peut pas avoir de salarié, mais il bénéficie de démarches simplifiées et d’avantages fiscaux.

La seule condition à remplir est de ne pas dépasser un certain plafond de chiffre d’affaires. En 2024 il est de 77 700€. Au-delà, il faudra changer de statut, mais sinon, on peut conserver ce statut aussi longtemps qu’on le souhaite.

Comment créer son statut de micro-entrepreneur ?

Pour créer une micro-entreprise, il faut se rendre sur le site du Guichet Unique. Le formulaire est simple à remplir, et il suffit de joindre quelques documents justificatifs tels qu’une pièce d’identité.

Sous deux semaines environ, vous recevez un numéro de Siret qui vous permet de commencer votre activité. Ce numéro doit être indiqué sur chacune de vos factures.

Quelles sont les obligations d’un micro-entrepreneur ?

Chaque trimestre, vous devez déclarer le chiffre d’affaires réalisé auprès de l’URSSAF, et payer vos cotisations sociales. Elles s’élèvent à 21,2% de votre chiffre d’affaires. Ces cotisations peuvent être réduites dans certains cas, notamment si vous êtes éligible à l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise). L’avantage principal du statut de micro-entrepreneur est que si votre chiffre d’affaires est de 0€, vous n’avez aucune charge sociale ! Cela vous permet de vous lancer sans risque.

En tant que micro-entrepreneur, vous bénéficiez du dispositif de franchise en base de TVA et n’avez pas à facturer, ni à reverser, de TVA, jusqu’à un chiffre d’affaires de 39 100€. Vous devez donc indiquer sur vos factures la mention : “TVA non applicable article 293 B du CGI”. Si vous dépassez ce seuil, vous devez demander un numéro de TVA intracommunautaire et l’indiquer à la place de la mention précédente, dès le premier mois de dépassement. Si vous dépassez le seuil de 36 800€ pendant deux années consécutives, vous devez facturer la TVA dès la troisième année.

Bon à savoir, si vous ne reversez pas de TVA, vous ne pouvez pas non plus la déduire de vos achats. Il est donc parfois judicieux de faire le calcul, et si vous avez de nombreux achats à effectuer, il peut être préférable de renoncer au dispositif de franchise en base TVA.

Une étude de marché pour bien se lancer

La micro-entreprise est une façon rassurante de se lancer, puisque comme nous l’avons vu, les charges sont calculées au prorata de votre chiffre d’affaires. Toutefois, pour vous assurer de la viabilité de votre projet, il est toujours bon d’effectuer une étude de marché avant de vous lancer.

Étudier la demande

Pour vous assurer qu’il y a une demande suffisante pour que votre activité soit rentable, vous pouvez regarder le nombre de cimetières dans la zone géographique que vous comptez couvrir. Vous pouvez également vous renseigner, via de petites études, sur les besoins des familles des défunts enterrés dans les cimetières alentour.

Étudier la concurrence

La demande va être répartie entre les différentes entreprises qui proposent le même service. Il est donc important de connaître vos concurrents : combien sont-ils ? Quels types de prestations proposent-ils et à quel prix ? Comment pouvez-vous vous différencier ?

Calculer vos tarifs

Pour définir vos tarifs, il y a deux paramètres à prendre en compte. Le premier, ce sont vos coûts. Pour mener à bien vos missions, il va vous falloir des produits d’entretien et du matériel. Vous pouvez aussi avoir des frais kilométriques, notamment si vous souhaitez vous déplacer sur une vaste zone géographique.

Enfin, il faudra peut-être investir en communication. Vos tarifs doivent vous permettre d’être rentable et surtout de pouvoir vivre de votre activité, une fois toutes ces dépenses déduites.

Le deuxième paramètre, ce sont les tarifs pratiqués par vos concurrents. Vous pouvez choisir de vous positionner légèrement en dessous pour être compétitif, de vous aligner, ou de proposer un tarif supérieur, mais qui devra être justifié par une prestation de meilleure qualité.

Des assurances pour protéger son activité

Le métier de nettoyeur de tombes n’est pas une profession réglementée. Il n’y a aucune formation obligatoire à effectuer pour pouvoir exercer, et aucune assurance n’est obligatoire non plus. Toutefois, afin de pérenniser votre activité, certaines assurances sont vivement conseillées.

La Responsabilité Civile Professionnelle

L’assurance RC Pro vous permet de vous couvrir en cas de dommages provoqués à des tiers dans le cadre de votre activité professionnelle.

Une assurance véhicule professionnelle

Vous allez devoir utiliser votre voiture pour vous déplacer, et celle-ci transportera votre matériel. Une assurance professionnelle vous permet de couvrir non seulement votre véhicule, mais également le matériel professionnel qu’elle transporte.

Le métier d’agent d’entretien de sépultures offre donc une belle opportunité de se lancer dans l’entrepreneuriat avec une activité utile et en plein essor. La flexibilité du statut de micro-entrepreneur permet de se concentrer sur les aspects les plus importants du métier et de démarrer son activité avec succès.

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