Le choix d’une banque est une étape importante pour tout individu, du fait des frais bancaires associés à la gestion du compte et de la disponibilité de son conseiller lorsqu’on le sollicite pour des conseils.

Pour les micro-entrepreneurs, ce choix est d’autant plus essentiel car ces professionnels ont souvent besoin d’être orientés vers des produits financiers ou des facilités de crédit, notamment lorsqu’ils souhaitent contracter un emprunt ou obtenir un découvert bancaire pour faciliter leur besoin en fonds de roulement.

Trouver la banque qui correspond à ce que l’on cherche et à ce que l’on a besoin n’est pas aussi simple, considérant la diversité des offres du marché. Par ailleurs, les micro-entrepreneurs peuvent aussi se poser la question de l’obligation d’ouvrir un compte dédié à leur activité.

Est-ce nécessaire d’ouvrir un compte spécifique à son activité professionnelle ? Quel type de compte ouvrir : compte professionnel ou compte courant ? Quelle est la meilleure option : banque physique ou banque en ligne ? Retrouvez quelques éléments de réponse dans cet article.

L’obligation d’ouverture de compte bancaire

Le seuil de chiffre d’affaires

La loi Pacte du 22 mai 2019 instaure l’obligation, pour tout entrepreneur dont le chiffre d’affaires dépasse 10 000 euros pendant deux années de suite, d’ouvrir un compte bancaire dédié à son activité professionnelle (Article L613-10 du code de la Sécurité sociale).

La loi stipule que les entrepreneurs ont un délai de 12 mois pour procéder à cette ouverture de compte. Lorsque le chiffre d’affaires de l’entrepreneur est en dessous de ce montant, l’ouverture de compte n’est pas obligatoire, mais seulement conseillée.

Le compte dédié à l’activité fortement recommandé !

Ainsi, contrairement aux sociétés, lorsque les entrepreneurs lancent leur activité, ils ne sont pas tenus légalement d’ouvrir un compte bancaire spécifique à leur activité professionnelle. Cependant, il est fortement recommandé d’ouvrir un compte dédié pour son activité d’auto-entreprise, même lorsque l’entrepreneur est en dessous du seuil prescrit par la loi.

Avoir un compte séparé pour ses affaires personnelles et ses affaires professionnelles permet d’avoir un meilleur contrôle des dépôts de revenus issus de l’activité de l’auto-entreprise et des dépenses effectuées dans le cadre de l’activité professionnelle.

De même, l’entrepreneur pourra mieux envisager d’éventuelles solutions de financement et avoir une meilleure gestion de sa comptabilité. De plus, si l’entrepreneur subit un contrôle fiscal, le travail des contrôleurs de l’Urssaf ou des impôts sera aussi facilité.

Un simple compte courant, toujours possible !

Un micro-entrepreneur ou un entrepreneur individuel n’est pas obligé d’ouvrir un compte professionnel pour sa micro-entreprise. Un simple compte courant est largement suffisant.

Cependant, si l’entrepreneur souhaite disposer d’un chéquier ou d’une carte bancaire au nom de son entreprise, ou utiliser un terminal de paiement, il est alors recommandé d’ouvrir un compte bancaire professionnel.

Il est possible d’ouvrir un compte professionnel classique dans n’importe quel établissement bancaire français. Les comptes professionnels offrent une plus grande panoplie de services réservés aux professionnels, mais coûtent plus chers dans la gestion.

Les comptes professionnels sont privilégiés par les entrepreneurs qui veulent avoir accès à un conseiller dédié ou qui comptent recourir à un crédit bancaire dans le futur.

Quels critères prendre en compte dans son choix de banque ?

Il ne faut surtout pas négliger de prendre son temps pour bien faire le tour du marché et analyser les différentes propositions des banques commerciales. L’entrepreneur doit prendre en compte plusieurs éléments pour guider son choix.

Les frais bancaires

Critère non négligeable, puisqu’il implique que l’entrepreneur devra encourir cette dépense alors qu’il est probablement en phase de lancement pour son activité professionnelle.

Les frais bancaires sont notamment des coûts incompressibles, que l’entrepreneur devra honorer peu importe que son activité professionnelle soit croissante, stagnante ou en chute.

Ces frais se composent principalement de commissions sur les opérations bancaires réalisées, les frais de prélèvement, les frais de virement, et les frais de tenue de compte.

La réactivité du service client

Il peut être nécessaire pour l’entrepreneur d’avoir régulièrement recours au service client de la banque.

Dans ce cas, il peut être judicieux de privilégier une banque qui jouit d’une excellente réputation au niveau de la disponibilité, de la réactivité et de l’efficacité de son service client.

Les services offerts

Il est important de s’assurer que la banque que vous choisissez propose effectivement les services dont vous aurez besoin pour vous aider dans la gestion de votre activité professionnelle, tels que les virements programmés, les notifications de mouvements, par exemple.

N’oubliez pas de vous renseigner sur les services spécifiques offerts spécialement aux entrepreneurs, tels que l’accompagnement personnalisé ou les tarifs préférentiels.

L’accessibilité

Selon votre profil, choisissez une banque qui a un réseau d’agence conséquent à travers le territoire, ou une banque en ligne performante, pour que vos démarches soient facilitées.

D’autres critères importants à prendre en compte

  • Les frais d’incidents de paiement,
  • Les coûts de retraits d’argent à l’étranger,
  • Le découvert autorisé,
  • La possibilité d’encaisser des chèques (notamment pour les banques en ligne),
  • Les tarifs des commissions sur les terminaux de paiement.

Les banques en ligne, une option intéressante pour les micro-entrepreneurs

Bien que la plupart des banques traditionnelles proposent aux auto-entrepreneurs une gestion simplifiée de leur compte bancaire, aucune obligation de revenus fixes, des frais bancaires concurrentiels et une éventuelle mise à disposition de moyens de paiement, les banques 100% digitales (aussi appelées néo-banques) apparaissent aujourd’hui comme les plus avantageuses pour les micro-entreprises.

Les banques en ligne offrent des services entièrement dématérialisés, le plus souvent accessibles via une application mobile. Les frais bancaires sont inférieurs à ceux d’une banque traditionnelle.

Attention à votre activité !

Il faut cependant faire attention car les banques en ligne ne conviennent pas pour toutes les activités, notamment celles qui requièrent le dépôt d’espèces sur le compte bancaire.

Les micro-entrepreneurs qui ont une activité commerciale devront logiquement choisir une banque qui a une agence dans le lieu ou à proximité de leur activité commerciale, plutôt que d’opter pour une banque en ligne.

Vérifiez les services proposés

Il est bon de noter que l’efficacité du service client est variable d’une néo-banque à l’autre. Il convient de bien se renseigner sur ce point.

De plus, les banques en ligne peuvent refuser que l’entrepreneur ouvre un compte personnel dédié à la micro-entreprise si elles ont des offres de comptes bancaires professionnels.

Enfin, il faut savoir que plusieurs néo-banques imposent un seuil de revenu minimum mensuel avant d’autoriser une ouverture de compte.

Ouvrir un compte pour votre micro-entreprise

Pour ouvrir un compte bancaire lorsqu’on est auto-entrepreneur, il suffit de se munir :

  • Du formulaire de déclaration d’activité,
  • D’une pièce d’identité,
  • D’un justificatif de domiciliation d’entreprise (facture d’électricité, de téléphone ou d’internet),
  • De se rendre dans une agence bancaire.

Pour ouvrir un compte dans une banque en ligne, rien de plus simple. Il suffit de quelques minutes sur le site internet de la banque en ligne choisie.

Aucune portabilité pour les comptes pro !

Sachez finalement que l’aide à la mobilité bancaire (portabilité du compte) n’est pas applicable aux comptes bancaires professionnels.

Ainsi, tout entrepreneur souhaitant changer de banque doit, tout d’abord, commencer par ouvrir un compte dans la nouvelle banque. L’entrepreneur doit par la suite informer sa clientèle du changement de ses coordonnées bancaires, et prévenir ses débiteurs.

Enfin, l’entrepreneur doit fermer l’ancien compte. Il peut le faire en envoyant un courrier recommandé avec accusé de réception. Son ancienne banque peut lui demander de restituer les moyens de paiement qui ont été mis à sa disposition.

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