Le tatoueur perceur est exposé à plusieurs risques. Qu’il exerce en atelier, pendant des conventions ou dans son propre salon, il ne peut échapper aux risques spécifiques de son métier.
Le tatoueur perceur peut ainsi se retrouver en difficulté face à un matériel défectueux ou non-conforme, une blessure d’un client, une réaction allergique, entre autres exemples.
Il est important que le tatoueur perceur se protège contre ces risques. Pour cela, il peut avoir recours à plusieurs assurances professionnelles : RC Pro, perte d’exploitation, local commercial, mutuelle et prévoyance, entre autres.
Ces assurances sont-elles obligatoires ? Quelles assurances souscrire, et quel est leur coût ? Retrouvez ici quelques éléments de réponse.
Le tatouage et le piercing
Le tatouage classique est en fait une injection d’encre spéciale sous l’épiderme. La pratique du tatouage remonte à des millénaires. Pendant longtemps, le tatouage a été une forme d’art qui permettait aux hommes de se différencier ou de garder des traces d’événements passés. L’encre utilisée pour les tatouages est spécifiquement conçue pour la peau. Le tatouage est une forme d’agression de l’épiderme qui peut conduire à des réactions allergiques, des inflammations ou des difficultés de cicatrisation.
Le piercing est une action qui consiste à faire un trou dans la peau pour accrocher un anneau ou tout autre objet métallique pour apporter de la décoration. On retrouve les piercings le plus souvent aux oreilles. Cependant, de nombreuses autres parties du corps peuvent être agrémentées de piercings.
La profession de tatoueur : un métier à risques
Le métier de tatoueur perceur présente des dangers non seulement pour la santé et la sécurité des clients, mais aussi pour le professionnel lui-même. Les tatouages et les piercings entraînent une scarification permanente de la peau, la pratique du métier n’est pas à prendre à la légère. L’exercice de cette profession exige que l’on respecte des normes d’hygiène et de sécurité et que l’on suive par ailleurs une formation dans ce domaine.
Parmi les nombreux risques, on compte, par exemple, l’aiguille de tatouage qui peut être source de blessures pour le client, l’utilisation soutenue de l’aiguille qui peut entraîner des troubles musculosquelettiques pour le tatoueur, les encres et autres produits pouvant conduire à des intoxications ou à des allergies chez les clients, ou encore la déception du client vis-à-vis du résultat final. Ces risques, s’ils se matérialisent, peuvent mettre en cause la responsabilité du tatoueur perceur et donner lieu à des recours en justice.
L’assurance Responsabilité Civile Professionnelle
Bien qu’il ne soit pas obligatoire de souscrire à une assurance RC Pro auto-entrepreneur, cette assurance s’avère être fortement utile au professionnel tatoueur perceur. De manière générale, cette assurance compte parmi les assurances essentielles pour les entrepreneurs. Elle permet de protéger votre micro-entreprise contre les dommages corporels, immatériels et matériels qui peuvent être causés à autrui dans le cadre de l’activité professionnelle et ce, quel que soit le lieu d’exercice (dans un salon, à domicile ou lors d’événements spécialisés).
Les dommages causés à autrui peuvent conduire à des litiges. Si la situation arrive jusqu’au recours en justice, le professionnel tatoueur perceur pourrait faire face à des frais de défense et de dommages et intérêts conséquents en cas de condamnation. La garantie RC Pro offre l’avantage de protéger le professionnel ainsi que son entreprise, sans risque de fermer boutique en cas de problème avec les clients. De plus, cette assurance est souvent exigée par les clients, qui y voient un signe rassurant et un gage de professionnalisme.
Les types de tatouages couverts
Les assurances considèrent que certaines zones du corps présentent peu de risques dans le cadre de la pose d’un tatouage ou d’un piercing. Ces parties du corps contiennent moins de nerfs ou sont moins alimentées par du sang. Dans ces parties, il y a moins de risques d’infections et la douleur ressentie par les patients est en général moindre. Ces zones incluent le cartilage et le lobe de l’oreille, les narines et le nombril. Ces parties corporelles sont donc automatiquement intégrées dans les garanties Responsabilité Civile Professionnelle offertes par les compagnies d’assurance.
D’autres zones du corps sont classifiées comme présentant un risque accru d’infections. Certaines parties sont davantage irriguées par du sang ou demandent un plus grand entretien. Ces zones sont donc risquées pour le travail du tatoueur perceur. Ces parties comprennent, entre autres, les sourcils, les joues, les langues, les appareils génitaux. Selon les parties concernées, les compagnies d’assurance peuvent demander au tatoueur perceur au moins une année d’expérience dans la profession. Il est bon de noter que les compagnies d’assurance peuvent aussi refuser d’assurer les interventions sur ces parties.
La plupart des assurances couvrent le piercing. Le tatoueur qui souhaite ajouter la pratique du piercing à son activité professionnelle doit s’assurer auprès de sa compagnie d’assurance que son contrat couvre bien cette activité.
Le microblading ou maquillage semi-permanent est une action qui consiste à redessiner les sourcils en injectant des pigments avec une aiguille. Cette pratique fait moins mal car l’aiguille utilisée est plus fine et l’encre est injectée de manière superficielle.
Le microblading est une technique encore récente et est donc rarement couverte automatiquement par les contrats d’assurance. Il faut donc vérifier que cette couverture est incluse dans le contrat d’assurance avant de se lancer dans cette activité. Il en est de même pour le tatouage éphémère. Cette technique consiste à marquer la peau d’encre en surface, sans faire d’injection sous cutanée.
L’effet « tatouage » est court : le motif dessiné reste sur la peau pour un maximum de 15 jours. Il faut aussi vérifier que cette technique est incluse dans la couverture d’assurance, car son insertion dans le contrat n’est pas automatique.
L’assurance multirisque professionnelle
Aussi connue sous le nom d’assurance local commercial, cette couverture apporte une protection aux locaux contre les sinistres auxquels ils sont exposés, à savoir : les incendies, les dégâts des eaux, les inondations, les cambriolages, les actes de vandalisme, entre autres.
L’assurance multirisque professionnelle couvre également les équipements et les biens professionnels, ainsi que les dégâts causés par le local ou les équipements du tatoueur à ses voisins.
La garantie perte d’exploitation
Cette assurance apporte une aide financière à l’entreprise du tatoueur perceur, en cas de sinistre du local affectant son activité. La garantie perte d’exploitation est souvent proposée en option lors de la souscription d’un contrat d’assurance multirisque professionnelle. Lorsque des sinistres surviennent, le local commercial du tatoueur peut se retrouver hors d’usage pendant une certaine période.
Le tatoueur peut malheureusement faire face à un manque à gagner pendant la fermeture de son établissement. L’option perte financière lui permettra d’obtenir une aide pécuniaire (capital ou rente) en cas d’inactivité temporaire suite à un sinistre, afin de pouvoir maintenir le paiement des charges fixes, de louer du matériel ou de louer des locaux temporairement pour continuer l’activité professionnelle le temps que les travaux de réparation se terminent.
La prévoyance
Les garanties prévoyances permettent d’avoir un capital financier, que l’assuré peut débloquer pour lui ou pour ses proches dans les cas d’accidents de la vie. Le tatoueur peut ainsi s’assurer par un contrat prévoyance contre l’invalidité temporaire, l’invalidité permanente, et éventuellement assurer ses proches en cas de décès.
La mutuelle
Cette assurance permet de compléter les remboursements des soins et des médicaments par la Sécurité sociale, celle-ci ne prenant pas en charge la totalité des soins médicaux. La complémentaire santé permet de couvrir ces frais additionnels restants à la charge des patients, contre une cotisation mensuelle.
Elle est particulièrement utile pour les assurés ayant des besoins de soins onéreux tels que l’optique, les frais dentaires, les hospitalisations. Le tatoueur perceur en statut auto-entrepreneur a la possibilité de souscrire à ce contrat à titre individuel.
Le coût des assurances professionnelles
Le prix d’une assurance professionnelle dépend de plusieurs facteurs tels que le chiffre d’affaires du tatoueur perceur, son expérience dans le métier, la localisation géographique de ses activités professionnelles, le plafond de garantie recherché, le montant de la franchise, et les options souscrites. Le tarif d’une assurance Responsabilité Civile Professionnelle est de 150 euros en moyenne par année, alors qu’une assurance multirisque professionnelle coûte environ 280 euros par an.
Avant de souscrire à toute offre d’assurance, il est utile de demander plusieurs devis gratuits et de comparer les offres proposées. Les points à analyser sont les couvertures comprises et celles qui sont offertes en option, les niveaux de garantie, le montant de la franchise, et les options complémentaires.